jeudi 28 mars | 12:20

Homunculus – Les apparences sont toujours trompeuses

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Fiche technique :homunculus 1

Titre : Homunculus
Durée : 1h55
Genre : Épouvante – horreur
Réalisateur : Takashi Shimizu
Origine : Netflix
D’après le manga du même nom de Yamamoto Hideo

Synopsis

Nakoshi Susumu, SDF amnésique, se fait interpeller par un interne en médecine fantasque, Ito Manabu. Ito le convainc d’accepter de se faire trépaner, c’est à dire lui faire un trou dans le crâne, l’expérience durant 7 jours.
La trépanation va cependant lui débloquer une capacité encore inconnue jusque là : la perception d’homunculus.

Casting

Très loin de l’extravagance dont nous avions parlé le mois dernier avec Kamikaze Girls, Homunculus nous offre un jeu d’acteur très sobre et maitrisé : un subtil mélange de lucidité et de folie dans l’interprétation de Narita Ryo dans le rôle de Ito Manabu et le jeu presque complètement neutre de Ayano Go dans le rôle de Nakoshi Susumu, et de Kishii Yukino dans le rôle de la Femme.

Ryo Narita dans le rôle de Manabu ItoHomunculus
Go Ayano dans le rôle de Susumu Nokoshi
Yukino Kishii dans le rôle de la Femme
Anna Ishii dans le rôle de la Lycéenne

 

 

Chronique d'Emerita

7.5
75%
Réflexif et troublant !

Un homuncule est un homme de petite taille à la forme caricaturale qui nous vient du domaine de l’alchimie. Ici, il n’est pas question de petit être vivant. L’homuncule prend la forme des traumatismes enfouis au plus profond de la personne. En effet, Nakoshi, après sa trépanation, possède donc la capacité de plonger dans l’inconscient de chaque personne qu’il regarde de son oeil gauche. L’idée de base, très peu exploitée de manière général, nous offre un film à l’histoire à la fois douteuse mais très atypique.

La mise en scène de ces homunculus est originale et décalée par rapport à l’atmosphère globale du film très dérangeante.
La photographie par exemple, est terne, mettant surtout en avant des couleurs verdâtres, grisâtres et bleuâtres. C’est sombre : ça se passe majoritairement la nuit, ou bien dans des endroits très peu éclairés. Il en est de même des décors qui sont très vétustes : des ruelles étroites et délabrées, des appartements désordonnés et peu entretenus, des toilettes publiques etc…
Et pourtant, la représentation étrangement fantasque des homunculus dénote avec l’image brut et l’environnement obscur des prises de vues: certaines formes (comme celle du Yakuza par exemple) sont très colorées et donne l’impression de sortir d’une animation, d’autres sont même poétiques (celle de notre interne en médecine Ito, j’ai beaucoup aimé cet effet là, également celle de la Lycéenne qui s’avère être bien plus dérangeante).

L’idée fantaisiste des Homunculus cache un sujet psychologique complexe : en quoi nous transforme nos traumatismes que renferme notre subconscient ? Et par extension, quel serait alors notre vrai nature ? Un thème traité de manière ingénieuse par Takashi Shimizu : en effet dans ce film tout n’est que jeu d’apparences. Nakoshi est un SDF qui dort dans sa voiture, et pourtant il refuse les 700 000 Y que lui propose Ito et peut se permettre des restaurants chics. Ito est un jeune homme complexé mais rattrape les apparences en transformant son physique et sa manière de se comporter devant les gens. L’intrigue Nanako est également concernée, mais je n’en parlerais pas ici, par soucis de gros spoiler !
Autant de noirceur, de complexes, de peur auxquels Nakoshi a accès et qui sait peut être va-t-il pouvoir les libérer prenant alors le rôle de psychologue pour les gens qu’il rencontre. Tous les personnages que l’on croise, qu’ils soient au centre du film ou seulement secondaires subissent une, voire plusieurs transformations : ils changent, ils évoluent en fonction de leurs expériences passées, et présentes. C’est en cela que le film est une jolie réflexion sur la nature humaine constamment changeante.

Petit disclaimer : certaines scènes peuvent être choquantes et perturbantes !

Takashi Shimizu nous transporte dans cette continuité réflexive sans histoire qui peut facilement décontenancer au premier abord, mais qui est super intéressante à analyser et interpréter par la suite.

  • Histoire
    7
  • Casting
    9
  • Dénouement
    6
  • Lieux / Décors / Paysages
    8

A propos de l'auteur

DramAddict qui veut partager sa passion <3

2 commentaires

  1. Après l’avoir vu je ne sais pas si j’ai aimé ou pas a vrai dire! Le sujet est super intéressant comme tu dis mais j’avoue que je n’ai pas tout compris, par moment c’est un peu difficile a suivre (peut etre en lisant le manga j’y verrai plus clair).
    Le jeu des acteurs est vraiment bon, il y a des moment ou ils sont assez effrayants juste par leur expression faciale et même si certaines scènes peuvent paraitre grotesques ça contribue bien au coté dérangeant de l’histoire.
    Pour moi c’est plus un drame psychologique qu’un film d’horreur quand même!

    • Oui effectivement, il y a pas mal de choses/situations qu’on ne comprend pas ou des questions que l’on pourrait se poser, sans réponse. Disons que scénaristiquement, il y a une mise en situation, mais il n’y a ni fin, ni volonté de développer “l’histoire” qui existe seulement pour donner un semblant de ligne directrice au film. Le coté psychologique prend clairement le dessus, et je suis d’accord avec toi c’est plus un drame psychologique !
      En tout cas, je comprends le ressenti, il m’a fallut plusieurs jours après l’avoir vu pour prendre du recul, y repenser, l’interpréter pour me rendre compte que j’ai adoré ce film (grande fan des films psychologiques haha !)

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