mardi 30 avril | 16:12

Temple ou sanctuaire, comment les distinguer ?

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En ville comme dans les campagnes, les bâtiments religieux sont présents un peu partout au Japon. Si les touristes les visitent pour leur esthétique particulière, ces lieux sont en fait attribués à des religions différentes ; alors temple ou sanctuaire, quelle est la différence ?

Un bâtiment, une religion

Quel est le point commun entre le Senso-ji à Tokyo et le Kinkaku-ji à Kyoto ? Si leur apparence paraît différente, ils appartiennent pourtant bien à la même religion : le bouddhisme. Mais comment savoir à quelle religion appartient un bâtiment ?

Temples

Temples bouddhistes (Senso-ji à gauche, Kinkaku-ji à droite) | Crédit Photo : Fuwa Fuwa Cam

Au Japon, deux religions principales dominent les autres : le bouddhisme et le shintoïsme. Bien qu’elles partagent des valeurs communes, certaines caractéristiques les distinguent :

Religion Bouddhiste

  • Nom en japonais : Bukkyo (仏教)
  • Système : Monothéiste ; on vénère Bouddha et son enseignement 
  • Origine : Inde, puis importée au Japon depuis la Chine vers le VIè siècle
  • Suffixes associés : principalement –ji, plus rarement –dera (寺)
  • Bâtiment associé : Temple

Religion Shintoïste

  • Nom en japonais : Shinto (神道), qui signifie « La voie des dieux »
  • Système : Polythéiste ; on vénère des divinités appelées kami (神), qui peuvent être des éléments de la nature, des animaux, …etc
  • Origine : Japon, date exacte inconnue mais probablement très ancienne
  • Suffixes associés :jinja (神社), –taisha (大社), –jingu (神宮), –gu (宮), …etc
  • Bâtiment associé : Sanctuaire

Une architecture qui en dit long

Au-delà de styles architecturaux qui peuvent varier selon les lieux, la différence entre un temple et un sanctuaire se repère normalement dès l’entrée : je vous explique tout cela en détail ci-dessous !

Les sanctuaires

On pénètre dans les sanctuaires en passant par un torii (鳥居). Ces grands portails rouges (pour la plupart) représentent le passage entre monde des humains et domaine sacré des kami.

Fushimi Inari Taisha

Torii d’entrée du sanctuaire Fushimi Inari Taisha à Kyoto | Crédit Photo : Fuwa Fuwa Cam

En général, les sanctuaires possèdent des emplacements dédiés à des activités spécifiques : un bassin d’eau (chozuya手水舎) pour se purifier à l’aide de louches en bambou, un bâtiment nommé haiden (拝殿) où se déroulent les cérémonies ainsi qu’un honden (本殿), bâtiment fermé à l’effigie des kami. D’autres éléments comme le shimenawa (標縄) – large corde faite de paille de riz, les ema (絵馬) – petites plaquettes de bois – et les shide (紙垂) – papiers pliés en forme de zigzag sont typiques des sanctuaires.

Sanctuaire

Chozuya (à gauche) et mur d’ema (à droite) au sanctuaire Meiji-jingu à Tokyo | Crédit Photo : Fuwa Fuwa Cam

Les temples

Leur entrée est généralement matérialisée par un grand bâtiment plutôt qu’une porte simple, appelée mon (門) ; il est possible d’en trouver plusieurs dans le même temple. Aussi, les mon abritent souvent des statues de divinités gardiennes, appelées nio (仁王) : on dit qu’elles empêchent les démons et mauvais esprits d’entrer dans le temple. 

Entrée du Kotoku-in à Kamakura | Crédit Photo : Fuwa Fuwa Cam

Les temples sont généralement composés de plusieurs bâtiments : le kondo (金堂), lieu principal de culte, le butsuden (仏殿) ou daibutsuden (大仏殿), littéralement bâtiment de Buddha, des bâtiments dédiés à l’enseignement, etc. À noter que la pagode – sorte de tour à étages imposante – est un élément typique des temples bouddhistes.

Nara

Pagode (à gauche) et intérieur du daibutsuden (à droite) du temple Todai-ji à Nara | Crédit Photo : Fuwa Fuwa Cam

Enfin, comme le Kotoku-in à Kamakura, certains temples possèdent dans leur enceinte une ou plusieurs statues de Bouddha ; cela rend l’identification plutôt simple !

Le Daibutsu, grand Buddha du Kotoku-in à Kamakura | Crédit Photo : Fuwa Fuwa Cam

En fait, de nombreux éléments sont communs aux deux religions ; par exemple, il n’est pas rare de trouver une pagode dans un sanctuaire ou des statues komainu (狛犬) dans des temples. Cela peut donc parfois brouiller la piste sur l’appartenance du lieu, notamment lorsque les religions cohabitent (comme au Kiyomizu-dera à Kyoto). Heureusement, des indices clairs comme le suffixe ou l’entrée peuvent réellement vous aider !

Bonus : Certains temples / sanctuaires atypiques valent le détour… Voici des exemples qui m’ont marquée :

Sanctuaires Spéciaux

Temple Gotoku-ji à Tokyo (à gauche), sanctuaire Namba Yasaka-jinja à Osaka (à droite) | Crédit Photo : Fuwa Fuwa Cam

En résumé…

Temple (Bouddhiste)

  • Entrée : Porte mon (門)
  • Bâtiments présents : Kondo, butsuden / daibutsuden, pagode, …
  • Statues : Buddha, Grand Buddha, …
  • Temples connus : Senso-ji (Tokyo), Todai-ji (Nara), Kinkaku-ji et Kiyomizu-dera (Kyoto), …
  • Occasions de visite : Plutôt dédié aux enterrements

Sanctuaire (Shintoïste)

  • Entrée : Un torii (鳥居)
  • Bâtiments présents : Chozuya, Haiden, Honden, …
  • Statues typiques : Komainu, divinité Inari, déesse Kannon, …
  • Sanctuaires connus : Meiji-jingu (Tokyo), Fushimi Inari Taisha (Kyoto), Tosho-gu (Nikko), …
  • Occasions de visite : Plutôt dédié aux mariages, naissances et prospérité personnelle, …

Connaissiez-vous la différence entre un temple et un sanctuaire ? En avez-vous déjà visité ?

N’hésitez pas à nous parler de votre expérience en commentaire ! 😊

A propos de l'auteur

Hello ! Je suis Camille, rédactrice Art de Vivre / Jeux Vidéo. Passionnée par la (pop) culture japonaise, je vous emmène à la rencontre des traditions et coutumes de ce beau pays, ainsi que de son univers vidéoludique. Je suis également fan de Musique, Dessin, Manga/Anime, Cinéma, Gastronomie, etc.

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