Le Japon possède une variété de jeux assez impressionnante ; certains d’entre eux ont d’ailleurs su s’exporter partout dans le monde. Tous les mois, je vous propose un dossier spécial sur une catégorie de jeux japonais. Ce mois-ci, (re)découvrons ensemble les jeux d’adresse traditionnels !
Dans le monde et en Asie, les jeux d’adresse font partie de la culture à tous les âges. Si certains sont uniques en leur genre et associés au Japon, d’autres se retrouvent dans des pays occidentaux ; c’est le cas du premier jeu que je vous présente :
KOMA
独楽
La fameuse toupie
Très pratiqué au Japon, le jeu de la toupie fait le bonheur des enfants comme des adultes. Le nom Koma – en japonais composé de 独 (doku) qui veut dire seul et 楽 (raku) qui veut dire facile – serait issu du nom du royaume coréen de l’époque, pays duquel les toupies seraient arrivées au Japon vers le Xème siècle.
Il en existe de différentes sortes :
- Hinerigoma (捻り独楽) : toupie simple lancée avec les doigts.
- Nagegoma (投げ独楽) : toupie lancée à l’aide d’une corde enroulée autour d’elle.
- Unarigoma (唸り独楽) : toupie produisant un son particulier lorsqu’elle tourne (grâce à un trou ou une fente sur le côté).
Bonus : Un musée dédié aux toupies existe à Nagoya. Des milliers de toupies y sont exposées !
Variante : la Beigoma (貝独楽)
Rendues mondialement connues grâce à Beyblade, les Beigoma sont de véritable toupies métalliques de combat ! Traditionnellement fabriquées en plomb, elles existent en plusieurs formes et poids différents.
Dans une petite arène, on lance les Beigoma qui, dans cet espace clos et restreint, finissent par se heurter. Ces chocs les font rebondir les unes contre les autres ou contre les parois de l’arène.
Le vainqueur est le dernier joueur dont la toupie continue de tourner.
Un lancer ferme et puissant permet de déstabiliser les autres toupies ; la manière d’enrouler la ficelle autour de la toupie, la maintenir et bien la lancer sont des gestes précis !
Voici une démonstration de combats de Beigoma en vidéo :
KAMIZUMO
紙相撲
Le combat de sumo
Deux feuilles de papier : c’est tout ce dont vous avez besoin pour le Kamizumo. Pour y jouer, il suffit de construire deux sumo ; chacun d’eux nécessite un carré découpé dans du papier que l’on plie comme expliqué ci-dessous :
Pour le terrain de jeu, une toile tendue ou en papier suffit. Une boîte à chaussures retournée peut aussi convenir. En tous cas, l’idée est de recréer les conditions d’un combat de sumo, avec un cercle délimitant la limite à ne pas franchir. Voilà, vous êtes prêts à combattre !
Une partie de Kamizumo
Une fois les sumo installés et le terrain mis en place, les deux joueurs tapotent successivement le bord du terrain avec leurs doigts. Ce jeu d’adresse est donc accessible à tout le monde, enfants comme adultes.
Le premier joueur dont le sumo sort du cercle ou tombe perd la partie.
Voici un exemple en vidéo d’un combat de Kamizumo :
KENDAMA
剣玉
Le bilboquet nippon
La forme actuelle du Kendama ne date que des années 1920, inventée par Hamaji Egusa. Jouet originaire d’occident, le Japon a su adapter le bilboquet à sa culture et en faire un objet traditionnel incontournable. Signifiant littéralement Manche (Ken – 剣) et Boule/Balle (Tama – 玉), le Kendama est autant un objet de jonglerie qu’un passe-temps d’adresse.
L’objectif du Kendama est de réussir à faire circuler la balle sur les différentes parties du manche, entraînant des figures plus ou moins complexes.
Par exemple, la figure de base consiste à faire passer la balle successivement par la petite coupe de côté, puis dans la plus grande, la coupe du bout et enfin sur la pointe. Ce premier enchaînement simple montre la difficulté à maîtriser le Kendama !
Voici un tutoriel pour vous montrer les bases de ce jeu :
Bonus : Depuis 1975, le Kendama possède sa fédération ainsi que ses tournois et champions ! Selon la difficulté des enchaînements et des figures, les joueurs y sont classés par grade.
DARUMA OTOSHI
だるま落とし
Jeu d’adresse… et stratégie !
Le Daruma, un des symboles emblématiques du Japon, est un objet considéré comme pouvant exaucer des vœux et gage de chance. Très présent dans la culture nippone, il n’est donc pas étonnant qu’il possède un jeu à son effigie. Le but du jeu se devine dans son nom : Otoshi (落とし) signifie Chute/Tomber… Attention donc à ne pas faire tomber la tête du Daruma !
Une partie de Daruma Otoshi
L’anneau reposant sur le sol doit être enlevé en frappant d’un coup sec avec un marteau en bois. Après le coup, le reste de la figurine se décale. Les pièces sont alors en équilibre et il faut jouer de stratégie pour ne pas faire tomber le reste du corps.
Dès qu’il ne reste que la tête ou si la tête tombe avant le reste, le jeu est terminé.
Si le jeu paraît simple, il nécessite tout de même de maîtriser chaque coup, en frappant sèchement bien au centre de l’anneau. Voici d’ailleurs une démonstration de Daruma Otoshi :
Comme je ne peux pas présenter tous les jeux en détail, voici une liste non exhaustive d’autres jeux d’adresse japonais :
HANETSUKI
羽根突き
L’ancêtre du Badminton
Jeu traditionnel essentiellement pratiqué entre le XIVè et le XVIè siècle, on y joue rarement de nos jours. À l’instar du Badminton, le Hanetsuki consiste à se renvoyer un volant à l’aide de raquettes en bois.
SUIKAWARI
西瓜割り
La piñata nippone
Pouvant se traduire par Pastèque (Suika – 西瓜) et Séparer/Diviser (Wari – 割り), on peut comprendre rapidement en quoi consiste ce jeu. Le but est d’éclater la pastèque à l’aide d’un bâton, le tout les yeux bandés !
OTEDAMA
御手玉
Le jonglage à la japonaise
Souvent très décorées, les Otedama sont des petites balles de jonglage en tissu. L’intérieur est traditionnellement composé de graines de haricot rouge. À Okinawa, elles sont remplacées par de petits coquillages.
Connaissez-vous des jeux de cartes traditionnels ?
Avez-vous déjà joué à ce genre de jeux ?
N’hésitez pas à nous parler de vos expériences en commentaire ! 🙂