Halloween n’est pas une fête d’origine japonaise et pourtant citrouilles et chauves souris viennent décorer les boutiques et certains quartiers de Tokyo comme Shibuya qui rassemble des milliers de personnes chaque 31 octobre pour s’amuser tous ensembles en costumes.
Je disais donc qu’à l’origine Halloween ne fait pas partie des traditions japonaises mais certaines spécialités culinaires nippones sont dignes du plus effrayant des films d’horreurs que vous n’avez jamais vu.
Tremblez petits gaijins, aujourd’hui je vous raconte l’histoire du repas le plus gore de votre vie !
Vous croyez avoir vu ou gouté le pire avec le natto ? Mouahahah (rire caverneux) croyez moi ces haricots fermentés ressemblant à un cassoulet mélangé à de la bave d’escargot qui sent les vieilles chaussettes n’est rien à coté de ce qui suit.
Pour rester dans le gluant commençons par le « ika no shiokara » Ce sont des lamelles de calamar servies dans une sauce issue leurs propres viscères fermentées pendant un mois. Coté look ben disons que si vous le vomissez on ne fera pas la différence.
Si vous aimez la fermentation je vous conseille le « funazushi » considéré comme l’ancêtre du sushi cette spécialité typique de la région du lac Biwa est réalisée avec une carpe que l’on ne pêche que dans ce lac. Le poisson, uniquement des femelles portant des œufs, est empaqueté dans du sel pendant un an, puis il est séché et ensuite mélangé avec du riz. Ce mélange est laissé pendant 3 ans pour que la fermentation fasse pleinement son œuvre. Inutile de dire que l’odeur de ce plat est très forte.
Venu d’Hokkaido, vous gouterez peut être du cerveau de crabe. Directement dans sa coquille ou bien sous la forme de gunkan-maki, le cerveau de crabe se présente alors sous la forme d’une purée verte / kaki avec un gout très prononcé de crabe et d’iode.
Une pause croustillante s’impose et je vous propose donc le « nankotsu » . Vous craquerez pour ces petites brochettes de cartilage de poulet.
Et tant qu’on est sur le grill voici le « horumon yaki » Des morceaux de choix de viande: de l’œsophage, du cœur, de l’intestin, de l’utérus, du diaphragme grillés à souhait pour le bœuf ou le porc.
Ou des ovaires de poule fécondée enroulé autour de la brochette avec l’œuf qui pendouille au bout, ca vous dit ?
Dans la série on ne jette rien : le « hone senbei » Très populaire au japon les senbei sont des galettes croquantes de riz gluant. Hone signifie Os. Le hone senbei est donc un cracker d’arêtes de poisson. Très croquant, on en trouve parfois sur les marchés et dans de petits restaurants d’anguille juste à Kyoto.
Si vous n’avez toujours pas le cœur au bord des lèvres, voici le « shirako » c’est tout simplement la laitance de morue : la poche de sperme du poisson qui pour bien faire ressemble à un petit cerveau. Très prisé par les japonais, on le trouve très souvent sur les marchés aux poissons des grandes villes partout au Japon ou dans les restaurants de poissons soit sous la forme de gunkan-maki, soit dans un petit bol avec de la sauce soja.
Et je vous ai gardé le meilleur pour la fin : le « shiruo no odorigui » et le « ikizukuri ».
La première spécialité vient de Fukuoka. Odorigui, veut dire littéralement «danser» pour des produits de la mer tels que le poulpe, le calamar, la crevette et petits poissons. Ils sont consommés vivants, toujours en mouvement.
Mais ce n’est rien a coté de la 2eme spécialité : le ikizukuri qu’on pourrait qualifier de sashimi ULTRA frais puisque toujours vivant. Si la chair de l’animal a été préparée pour votre consommation, il vous est servi dans son intégralité, le cœur battant et respirant encore. L’horreur !
Bien entendu tout ces plats font partie intégrante de la culture japonaise et nous semblent peu appétissant, mais n’oublions pas que nous en France on mange des escargots, du cheval, du lapin ou du roquefort qui peuvent aux yeux des autres paraître tout autant répugnants.
Alors pour les curieux ou les téméraires comme moi : Itadakimasu et Joyeux Halloween !