Au Japon, l’Été rime avec frissons. Les jeunes gens aiment se réunir autour d’une bougie pour se raconter des histoires de fantômes, visiter des maisons hantés (お化け屋敷), ou faire des tests de bravoure (きもだめし) dans des lieux abandonnés ou en pleine nature.
Alors pourquoi est-ce que les japonais aiment tant les frayeurs et les histoires de revenants en Été, là où en occident nous réservons cela à Halloween ?
Deux principales raisons à cela :
- Tout d’abord, en juillet/août en fonction des régions, il y a l’Obon, la fête des défunts. L’Obon est une cérémonie bouddhiste durant laquelle les âmes des morts viennent rendre visite aux vivants.
- Ensuite, il faut savoir que l’été au Japon est extrêmement chaud en journée et que les gens apprécient se retrouver tard le soir lorsque les températures sont plus douces. L’ambiance est propice aux histoires effrayantes.
L’une des histoires de fantômes les plus connues au Japon est sans doute celle de Yotsuya Kaidan. Cette pièce de théâtre kabuki a été écrite en 1825 par Tsuruya Namboku IV. Elle raconte la terrible légende d’Oiwa.
Défigurée et poussée au suicide par son époux, un samouraï cruel, Oiwa est un spectre qui réclame vengeance. Avec ses cheveux défaits, son œil exorbité et son kimono blanc, Oiwa est la mère de tous les fantômes contemporains japonais. Elle inspirera des dizaines de films jusqu’à nos jours mais aussi d’autres œuvres comme cette estampes de Utagawa Kuniyoshi.
J’espère avoir l’occasion de vous parler plus longuement de l’Obon et des œuvres de Utagawa Kuniyoshi dans des articles dédiés. En attendant, dites-moi en commentaire si vous aussi vous avez le goût du frisson et si avant aujourd’hui vous aviez déjà entendu parler de l’effrayante Oiwa.
