vendredi 19 avril | 20:06

Les loose socks font leur come back !

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Les loose socks sont des chaussettes très longues souvent blanches portées plissées sur la cheville. Elles étaient la base du look kogyaru ou kogal (mode lycéenne formée autour de l’uniforme d’école) au Japon dans les années 90 et vous les avez sûrement aussi vues aux pieds de personnages de mangas ou animés. Les loose socks ont ensuite disparu au début des années 2000. Mais la mode et son cycle continu nous apprennent que toute tendance revient après 20 ans… Ainsi, je vous annonce aujourd’hui le grand retour des loose socks au Japon ! 

kogals

Quand sont-elles apparues et pourquoi ?

Les loose socks sont d’abord apparues sous le nom «slouch socks» aux Etats-Unis dans les années 80 avec la montée de l’aérobic. En effet, les femmes de l’époque cherchaient une alternative aux mi-bas inconfortables qu’elles portaient dans leurs tennis.

Aérobic / Getty Images

Leur popularité a ensuite gagné les adolescents et faisait partie intégrante du look des années 80 et 90 au même titre que les legs warmers et chouchous.

Au Japon, cette mode aurait d’abord débuté dans les villes de Sendai et Mito dans le nord du pays. De jeunes lycéennes connues sous le nom de kogyaru et kogals auraient commencé à porter les loose socks par attrait esthétique (ces chaussettes baggy allongent et amincissent les jambes) et pour se réchauffer en hiver.
Le phénomène aurait ensuite gagné les plus grandes villes comme Tokyo et Osaka puis enfin le reste du pays. Plus les années passaient et plus les loose socks s’allongeaient ! Au tout début des années 90, leur longueur était de 30 cm, puis en 1992 : 50 cm, en 1996 : 80 cm, ainsi de suite jusqu’à atteindre les 150 cm !

La tendance était de les remonter sur la cheville jusqu’au genou et les kogyaru utilisaient même une colle spéciale pour les faire tenir en place ! 

 

Loose socks portées hautes sur la cheville / Amanai image

 

Les kogyaru / kogals

kogals / Modelpress

Les kogyaru / kogals sont en fait des gyaru lycéennes (le ko 高 vient de kokosei 高校生 lycéenne ou ko 子 jeune fille/enfant). Comme les gyaru qui s’inspirent des californiennes bronzées, les kogyaru ont les cheveux teints souvent en blond ou châtain, le teint halé et s’intéressent à la mode. Leur but est de se réapproprier l’uniforme et le rendre plus tendance.

 

 

NAMIE AMURO Icone des kogals

Namie Amuro est une idol Japonaise qui était considérée comme la reine de la pop japonaise dans les années 90 et 2000. Elle aurait rendu la mode gyaru et kogyaru populaire et elle est même à la source d’un sous-genre : les amurer (les gyaru qui s’inspirent du style de Namie Amuro)

Les emblématiques loose socks ont ensuite disparues au début des années 2000 alors que le style kogyaru, souffrant peut-être de son image de «bad girl» rebelle avait fini par s’essouffler au profit d’un look de lycéenne plus lisse.  

La nouvelle génération connaît le mouvement mais celui-ci était devenu démodé et considéré comme dasai (ringard). Cependant, les gyaru n’ont pas totalement disparu et même si il est encore très rare de voir des loose socks au pieds de jeunes filles dans les rues du Japon, des fans de la mode continuaient de les porter tout en espérant un vrai come back.

Pourquoi un come-back aujourd’hui ?

En 2020 les loose socks ont fait leur grand retour sur Instagram et le hashtag #ルースソックス (loose socks) était dans le top en juillet 2020 alors que la mode des années 90 et 2000 était revenue dans les boutiques du monde. Une nostalgie peut-être en partie dû à la pandémie et aux temps durs depuis fin 2019. La génération Y a eu envie de retourner à cette époque où la vie quotidienne était plus simple.
On peut aussi noter la bonne relation globale que les jeunes japonaises de la génération Z ont avec leurs mères qui les poussent peut-être à s’inspirer de la mode des années 90 pour leur ressembler mais avec quelques changements. Les loose socks d’aujourd’hui sont plus courtes (de 50 à 80 cm en général) et la demande des clients est forte, beaucoup viendraient spécialement pour ça !


Ainsi, il y a eu un véritable boom dans les boutiques où les loose socks étaient vendues en tant « qu’article du mois » et les ruptures de stock ont suivi !

 

Comparaison années 90 VS 2020

 

Dans les années 90 les loose socks sont exclusivement portées par les lycéennes avec leurs uniformes. Elles sont de couleur blanches ou parfois bleues et peuvent atteindre les 1m50 !

Les années 2020 nous amènent une nouvelle façon de porter les loose socks.  Elles ne sont plus réservées à l’uniforme de lycéenne et sont portées par tous, bien plissés sur la cheville.  On peut les porter avec des boots, des tennis et en tenue de ville. Leur longueur est bien courte : 30, 50 cm ou 80 cm pour les plus audacieux.

 

 

CONCLUSION 

 

Pour moi les loose socks étaient emblématiques du look japonais et je m’étais commandé une paire quand j’étais lycéenne. Elles faisaient 1m20 et je n’ai jamais pu les porter en public ! On ne se rend pas compte sur papier mais 1m20 c’est extrêmement long et… lourd ! Un peu comme porter des poids aux chevilles ! Je me suis acheté de nouvelles paires de la nouvelle génération de loose socks et c’est bien plus facile à porter.

 

Et vous ? Connaissez vous les loose socks ? En avez-vous déjà portées ? 

Sources :

https://www.fnn.jp/articles/-/248981

https://tabio.com/jp/reiwa_loose/

https://www.fashionsnap.com/article/2021-12-08/loosesocks/

https://kogyaru.com/loose-socks/

 

 

A propos de l'auteur

Passionnée par la mode, la sociologie et le Japon, j'ai une licence en langue et civilisation japonaise. Après avoir vécu 3 ans à Kyoto et Osaka en tant qu'étudiante et mannequin, j'ai travaillé en France dans le milieu du luxe (Louis Vuitton, Dior, Isabel Marant, Paule Ka…). Mais le Japon me manquait tellement que j'y suis retournée en 2019 ! J'habite maintenant près de Kobe, dans la région du Kansai où j'ai repris mon activité de mannequin. J'ai rejoint l'équipe de Japan Glossy en juillet 2021.

6 commentaires

  1. Petit moment de nostalgie, je rêvais moi aussi de porter ces loose socks quand j’étais ado sans jamais oser.
    J’ai adoré la photo pour illustrer la mauvaise image de bad girl des kogyaru, avec la cigarette au bec !

  2. J’étais fan du mouvement kogyaru, lors de mon 1er voyage je m’étais acheté les loose socks de 1m50 avec la colle pour faire comme Ran Kotobuki dans le manga “Gals”.
    C’est sympa que ca revienne, je ressortirai peut etre les miennes cet hiver! ^_^

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