La République du bonheur
0«Parfois, la vie change en un clin d’œil.»
Titre : La République du bonheur
Titre japonais: Kira Kira Kyowakoku
Auteur : Ogawa Ito
Calligraphie édition française : Mitsui Tadahiro
Genre : Quotidien
Éditeur : Éditions Philippe Picquier
Nombres de pages : 288 Pages
Prix : 19€
Date de sortie : Août 2020
Résumé :
La vie est douce à Kamakura. Amis et clients se pressent dans la petite papeterie où Hatoko exerce ses talents d’écrivain public. Tendres, drôles ou tragiques, les destins se croisent sous son pinceau.
Hatoko s’est mariée et découvre, en compagnie de Mitsurô et de sa petite fille, les joies d’être mère au sein de leur famille recomposée : elle enseigne à l’enfant l’art de la calligraphie comme le faisait sa grand-mère et partage avec elle ses recettes des boulettes à l’armoise ou du thé vert fait maison.
Mais si Hatoko excelle dans l’art difficile d’écrire pour les autres, le moment viendra pour elle d’écrire ce qui brille au fond de son cœur.
Information sur l’auteur :
Ogawa Ito est née en 1973 à Yamagata.
Elle est connu pour la rédaction de chansons, notamment pour le groupe Fairlife et pour ses romans illustrés.
«Le restaurant de l’amour retrouvé» est son premier roman, et a reporté le prix Étalage de la cuisine en 2011.
Il a été adapté en film en 2010 sous le nom de «Rinco’s restaurant».
En 2016, «Le ruban», est le second roman édité, suivi de «Le jardin arc-en-ciel» la même année, «La papeterie Tsubaki» en 2018, puis «La République du bonheur» en 2020.
Chronique de Lalaa
A travers ce nouveau roman, Ogawa Ito a pour la première fois fait une suite à l'un de ses romans.
Suite quasi directe de «La papeterie Tsubaki» et pour une fois, cette continuité est logique et presque attendue à la fin du premier roman.
Malgré le fait que ce soit une suite, j'ai trouvé le roman tout à fait abordable, pas besoin d'avoir lu «La papeterie Tsubaki» pour comprendre.
Il y aura peut-être une incompréhension face à une phrase comme:
"C'est toujours pareil. Dans les moments délicats, je n'ai jamais de mouchoir sur moi. Celui-ci embaumait cette fois-ci non pas le curry, mais son odeur à lui.",
ou encore:
"Le deuxième est Waterman Man 100 [...], le Montblanc avec lequel j'ai rédigé la lettre de refus commandée pour le Baron pour se débarrasser d'un profiteur.",
même si la seconde est plus expliquée.
Pour la présentation du roman, on est semblable au premier: la première page est bien entendu le plan de Kamakura, mais quelque peu différent du premier que l'on avait pu voir.
Cette fois-ci, il a l'air un peu plus rempli et des noms de plats, boissons ou desserts ont été rajoutés, mais également de nouveaux lieux y apparaissent.
Le roman est composé en quatre chapitres, portant le nom de plat : Boulettes à l'armoise, Glace à l'italienne, Riz au Murago et Miso de pétasite.
J'aime beaucoup la façon dont Ogawa Ito décrit de façon précise des informations, parfois non indispensables, afin de totalement immerger le lecteur.
"Quand j'étais enfant, je procédais ainsi : je pliais en deux dans le sens de la longueur une feuille posée verticalement, puis je la dépliais et je repliais les coins du bas vers l'intérieur, en triangle."
Ainsi, même quand elle parle de sa façon de faire un avion en papier, le lecteur est presque invité à le faire avec le personnage.
En parlant de personnage, nous continuons de suivre Hatoko (Popo) dans son changement et son acceptation.
Cette fois, l'auteur cherche à faire travailler Popo , sur ce qu'elle ne peut changer.
Accepter son passé et accepter ce qu'elle ne peut modifier.
Elle cherche à faire avancer son personnage presque bloqué dans le passé.
"Etait-ce moi qui m'accrochais au passé ?"
"Plutôt que de rechercher ce qu'on a perdu, mieux vaut prendre soin de ce qui nous reste.."
Cette dernière phrase est tout à fait le message que l'on veut nous faire passer.
Le dénouement me laisse un petit arrière-goût d'inachevé, sûrement car je n'aime pas beaucoup les fins trop ouvertes.
Mais cela n'enlève rien au roman et je l'apprécie tout de même pour sa leçon de vie comme Ogawa Ito sait si bien le faire.
Petit plus, cette fois je n'ai pas versé de larmes !
Il est bien sûr à retrouver aux Éditions Philippe Picquier