Véritable phénomène au Japon, les mascottes font partie intégrante de la vie quotidienne. Il en existe quasiment pour tout et sous toutes les formes ! Mais d’où vient la popularité de ces personnages iconiques ?
La genèse des mascottes
Le terme japonais pour décrire ces personnages hors du commun est yuru-chara (ゆるキャラ), une contraction de yurui mascot character (ゆるいマスコットキャラクター). L’adjectif 緩い (litt. « Relâché, décontracté ») correspond à l’état d’esprit des mascottes, qui se veulent mignonnes, douces et gentilles. Il est important de noter que le terme yuru-chara englobe la totalité de ces personnages ; en effet, pour désigner les mascottes régionales, on parlera plutôt de gotōchi-chara (ご当地キャラ) ou mascottes locales. Enfin, d’après l’illustrateur Jun Miura – qui serait l’inventeur du terme yuru-chara, la création d’une mascotte doit répondre à 3 exigences fondamentales :
- Le personnage doit transmettre un message fort d’amour pour l’institution qu’il représente (ville, région, monument, …)
- Ses mouvements ou son comportement doivent être originaux et maladroits
- Il doit être simpliste, décontracté et aimable
De quoi avoir des résultats intéressants, comme cette adorable mascotte, Hikonyan, créée pour les 400 ans de la fondation du château de Hikone. La rumeur veut qu’elle serait à l’origine de la popularité grandissante des mascottes, devenue aujourd’hui un engouement national, à tel point qu’il existe même un Grand Prix des yuru-chara chaque année !
Elles sont partout !
Partout n’est pas une exagération : les mascottes sont omniprésentes au pays du Soleil-Levant. Créées pour représenter des entreprises, des villes, des monuments ou encore des événements, les yuru-chara doivent leur popularité – entre autres – à leur apparence kawaii, au même titre que des personnages célèbres comme Hello Kitty ou Rilakkuma. Même la police de Tōkyō possède sa mascotte ! Il s’agit de Pipo-kun, ce personnage mignon que l’on retrouve un peu partout dans la ville, parfois même sur les enseignes des kōban (petits postes de police au Japon).
Une région, une mascotte
Comme expliqué plus haut, les gotōchi-chara sont les mascottes locales des régions japonaises. Leur nombre a explosé ces dernières années : déjà plus de 3000 personnages ont vu le jour ! Au-delà d’un aspect lucratif, la création de mascottes permet de promouvoir une région, une ville ou un monument pour y favoriser le tourisme. Les gouvernements locaux expriment régulièrement leur créativité à travers de nouveaux personnages, redynamisant ainsi leur patrimoine culturel. Voici un exemple de mascotte locale, créée pour promouvoir la préfecture de Fukushima. Cette dernière s’appelle Yaetan, en l’honneur de Niijima Yae, une combattante de la guerre du Boshin originaire d’Aizu, dans la région de Fukushima. Le drama Yae no Sakura lui est d’ailleurs consacré.
Kumamon, la star des gotōchi-chara
La mascotte locale la plus connue est sans doute Kumamon, l’ours mignon ambassadeur de la préfecture de Kumamoto depuis 2010. Son nom provient du kanji kuma 熊 (litt. « Ours ») ; une appellation plutôt logique car ce kanji est aussi présent dans le nom de la préfecture (Kumamoto 熊本). Créée à la base pour attirer les touristes dans sa région, suite à l’ouverture de la ligne de Shinkansen à Kyūshū, la notoriété de Kumamon a finalement pris une dimension nationale voire internationale. La preuve, il est même déjà venu visiter la France !
Que pensez-vous des mascottes ? Avez-vous un yuru-chara favori ?
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