Les évaporés du Japon
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«Excusez-moi de vous approcher de cette manière. C’est à propos des gens qui disparaissent au Japon.»
Titre : Les évaporés du Japon
Auteur : Léna Mauger
Genre : Témoignage, Enquête
Éditeur : Les Arènes
Nombres de pages : 224 Pages
Prix : 17€
Date de réédition : 07 Mai 2025
Date de la première sortie : 05 Novembre 2014
Résumé :
Chaque année, quelque 100 000 Japonais, hommes et femmes de tous âges, s’évaporent sans laisser de traces… Un récit immersif sur un phénomène unique au monde.
Dettes, histoires d’amour inavouables, échecs intimes, ils ont en commun de partir sans jamais revenir. Lié à la honte et au déshonneur, ce phénomène est au cœur de la culture nippone. Débarrassés de leur passé, les évaporés tentent de refaire leur vie dans les marges de la société.
Des faubourgs de Tokyo en passant par le mont Fuji ou la zone contaminée de Fukushima, Léna Mauger, journaliste et cofondatrice de la revue Kometa, a enquêté sur la part d’ombre du Japon. Avec les photographies de Stéphane Remael.
Chronique de Lalaa
Les éditions Les arènes avec leur collections Komon frappe fort à nouveau avec cette réédition du roman de Léna Mauger : Les évaporés du Japon.
«Les fichiers administratifs de l'archipel n'étant pas centralisés, il est plus facile de disparaître qu'en Europe. En l'absence de soupçon de crime, la police n'ouvre pas d'enquête sur les cas de disparition volontaire.»
L'une des premières annotations à côté d'une photo de Stéphane Remael donne le premier ton du roman.
On embarque dans un récit qui sort clairement de l'ordinaire, un roman qui va au cœur des sujets dont même un pays ne veut parler.
«Les évaporations sont un sujet tabou, les gens ont honte d'en parler.»
Quelques pages plus tard, une conversation mène à ces mots, de l’interprète du voyage de Léna.
L'auteur va au centre de sujet, les deux pieds en avant et n'a pas peur de l'opinion qu'elle peut donner
Ce voyage au fin fond du Japon oublié nous donne divers témoignages, poignant, courageux et rempli de honte malgré eux, tous reliés par une évaporation, une disparition.
Les raisons sont diverses, souvent lié à des problèmes d'argent ou une trop grosse pression au sein de la famille et surtout du travail; souvent elles sont non préméditées.
«Sakae voit l'archipel comme une cocotte-minute. Les habitants bouillent à petit feu, soumis à une perpétuelle mise à l'épreuve. Lorsque la pression devient intenable, ils s'échappent.»
«[...]selon lui, les causes de ce désespoir social, suicide et évaporation confondus, sont les mêmes. Il évoque le mal-être de son peuple, façonné par des idéaux de performances, de conditions, d'oubli de soi, et démuni face aux dégâts d'une crise sans fin.»
Ces deux extraits, pourtant loin l'un de l'autre au sein du roman, nous montre a quel point, le Japon peut être perçu par les japonais, au cœur du problème.
La quête de Léna Mauger dévoile une face, souvent caché et méconnu du Japon, donnant un mélange entre honte, culpabilité, mais aussi de courage et de renouveau.
L'expérience de vie qu'à traversé l'auteur est mêlé à la vie et au témoignage de tout ces inconnus, qui se livre tant bien que mal sur leurs vécu, que ce soit en temps que membres de la famille d'un disparu, un disparu ou bien de bénévole, souhaitant aider ces gens, dont leur vie repart à zéro.
C'est un roman poignant, magnifiquement compléter par les diverses photographies qui ont été faites tout au long du périple.
Pour découvrir une nouvelle facette du Japon, je vous recommande chaudement ce roman.