Le 22 mars dernier, je me suis rendue au MK2 Bibliothèque François Mitterrand pour voir Black Box Diaries, un documentaire dont j’avais entendu parler, mais que je n’étais pas préparée à recevoir avec autant de force. J’en suis ressortie bouleversée.

« Je risquais de ruiner ma carrière journalistique. Quelques minutes avant l’arrestation de mon agresseur, l’enquêteur a reçu un appel « d’en haut », ordonnant de mettre fin à la procédure. »
— Shiori Itō, extrait de la note d’intention
Ce qui m’a profondément touchée, c’est l’authenticité brute de son témoignage. Elle ne joue pas, elle vit. Elle ne surjoue pas, elle survit. Chaque regard caméra, chaque silence filmé, chaque déplacement dans les couloirs d’un tribunal ou d’un centre médical devient une scène de résistance.
Le spectateur suit son chemin de croix, mais aussi son courage inébranlable.
Black Box Diaries met aussi en lumière les failles d’un système judiciaire japonais encore profondément patriarcal, où la parole des femmes est systématiquement mise en doute.
Mais au-delà de la société japonaise, ce film résonne de manière universelle. Il interroge : que coûte la vérité ? À quel prix une femme peut-elle être crue ?
En sortant de la salle, j’étais secouée. Ce film ne laisse pas indemne — et il ne le doit pas.
C’est une œuvre essentielle, un outil de mémoire, et une arme pour toutes celles qui luttent pour se faire entendre.
Black Box Diaries a été projeté en mars 2025 en France. Même s’il n’est plus à l’affiche, j’espère sincèrement qu’il sera bientôt accessible en VOD ou en DVD, car c’est un film nécessaire, à voir, à partager, et à ne pas oublier.