Les belles endormies
0«Et veuillez éviter, je vous en prie, les taquineries de mauvais goût !»
Titre : Les belles endormies
Titre japonais : Nemureru Bijo
Auteur : Yasunari Kawabata
Genre : Huis-clos, Romance,
Éditeur : Le livre de poche
Nombres de pages : 126 Pages
Prix : 5€90
Date de sortie : Juin1982
Résumé :
Dans une mystérieuse demeure, des vieillards en mal de plaisirs viennent passer une nuit aux côtés d’adolescentes endormies sous l’effet de puissants narcotiques.
Pour Eguchi, ces nuits passées dans la chambre des voluptés lui permettront de se souvenir à nouveau des femmes de sa jeunesse, et de se plonger dans de longues méditations.
Informations sur l’auteur :
Yasunari Kawabata est né en 1899 à Osaka. Il se fait connaître en 1926 avec son premier roman «La Danseuse d’Izu».
En 1955, «Pays de neige», ou «Yukiguni» en japonais, fait l’objet d’une recommandation du Pen Club International à l’Unesco. En 1956, il est publié aux États-Unis et en 1982 en France.
En 1968, il reçoit le Prix Nobel de littérature.
Il se donnera la mort en 1972.
Chronique de Lalaa
« Au vieil homme la mort, au jeune homme l’amour, la mort une seule fois, l’amour je ne sais combien de fois ! »
Cette phrase, dite par Eguchi lui-même, résume très bien ce roman.
Alors que notre vieillard parle avec un ami, ce dernier lui parle d’une demeure où il a pu dormir avec de belles et jeunes femmes.
Curieux, malgré sa vie bien rangée de père et mari de 67ans, Eguchi souhaite découvrir cette maison, quelque peu étrange, où seule une personne peut dormir.
Nous le suivons dans cette aventure à travers cinq chapitres.
A chaques chapitres, l’homme dort avec une femme différente. Toujours belles et jeunes, chacune à leur tour, malgré elles, vont lui rappeler une femme qu’il a connu dans sa vie.
Sa première fois, sa femme actuelle, une femme rencontrée au cours d’un déplacement professionnel…
Dans ce huis-clos où se mêle présent et passé, beaucoup de questions restent en suspens.
Comment ces belles créatures ont-elles fini endormies ?
Car même si l’hôtesse répète sans cesse qu’elles ne se réveilleront pas quoi qu’il arrive, on se demande d’où viennent ces jeunes femmes, comment sont-elles recrutées, ou encore, sont-elles au courant qu’elles dorment avec de vieilles personnes ?
Comment font-elles pour dormir si profondément, sont-elles droguées ? Ou peut-être hypnotisées ?
« Ne cherchez pas à réveiller la petite. Car quoi que vous fassiez pour essayer de la réveiller, jamais elle n’ouvrira les yeux. »
Ne se passe-t-il vraiment rien la nuit ?
Même si Eguchi précise qu’il dort, parfois les questions ou les réflexions qu’il se fait sont vraiment étranges.
Et même si ce dernier dort vraiment, qu’en est-il des autres clients ?
« … Et d’ailleurs nous ne recevons ici que des clients de tout repos »
Malgré cette phrase, le doute reste présent. Renforcé lorsqu’elle fait remarquer que :
« … La fille dort tout d’une traite, et du début à la fin elle ignore tout. Même avec qui elle aura passé la nuit… ».
Même si beaucoup on vu ce roman comme malsain, je l'ai trouvé, à mon sens, très poétique.
En effet, on suit un vieil homme dans ses souvenirs, dans sa recherche de jeunesse, mais surtout dans sa prise de conscience qu'il n'est plus aussi jeune qu'il ne le pense.
Le roman étant âgé, le langage et la traduction l'est tout autant, ce qui n'est pas pour me déplaire.
Et vous, avez-vous lu ce roman ? Qu'en avez-vous pensé ? Malgré ce résumé pas assez valorisant à mon goût, vous laisserez-vous tenter ?