Le goût du motchi
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« En automne 1945, Ayako, 17 ans, suivait son vieux père Shunsuké à travers le marché noir. »
Titre : Le goût du motchi – Une jeune Japonaise sous l’occupation américaine 1945-1952
Auteur : Aïko Mishima
Genre : Tranche de vie, Guerre
Éditeur : L’Harmattan
Nombres de pages : 104 pages
Prix : 13€
Date de sortie : Juin 2014
Résumé :
Élevée par sa bonne Fumi-san, Ayako a vécu une enfance heureuse. Désormais adolescente, la jeune fille cherche un sens à sa vie dans un Tokyo fragilisé par la violence de la guerre et l’occupation américaine. Ayako souhaite étudier et travailler, mais ses parents conservateurs s’y opposent. Au fil du temps, elle s’affaiblit ; c’est un motchi préparé par Fumi-san, qu’elle a rejoint à la campagne, qui va l’aider à s’apaiser et à se ressourcer avant de rejoindre Tokyo
Chronique de Lalaa
Si vous recherchez un récit qui dévoile le point de vue d'une adolescente pendant l'occupation américaine, vous êtes au bon endroit
Le Goût du Motchi retrace trois tranches de vie d'Ayako
La première, dans le prologue, la montre adolescente, découvrant le marché noir d'après-guerre en accompagnant son père. Ce passage pose les bases du décor dans lequel elle évolue : l'après-guerre, l'émergence des marchés noirs, et sa famille ayant échappé à la guerre et aux bombardements.
Le premier chapitre revient sur son enfance et dépeint un environnement bien différent de celui du prologue.
À la radio, les slogans de guerre sont omniprésents, à l'école aussi, et les modes de vie trop "européens" sont critiqués.
Trois visions de la guerre nous sont montrées :
Celle d'Ayako, qui s'inquiète pour les soldats envoyés au combat et leurs conditions de vie
Celle de son père, qui préfère se concentrer sur le bien-être de sa famille
Et celle de son frère, opposé à la guerre et refusant de répéter les slogans
Tant que Fumi-san est au service de la famille, le temps passe, et nous en apprenons plus sur leur quotidien, leurs habitudes de famille nombreuse et privilégiée.
Le chapitre se termine lorsque Fumi-san est priée de retourner chez elle.
Le second chapitre se déroule deux ans après le prologue, Ayako doit désormais faire face aux défis de l'après-guerre, à un nouveau mode de vie, ainsi qu'à ses parents, qui s'accrochent à des valeurs du passé
Ce point de vue nous montre la réalité d'Ayako : son envie de poursuivre ses études, freinée par ses parents conservateurs, qui lui réservent un autre avenir.
La fin du roman est aussi brutale que le monde dans lequel grandit notre héroïne.
Alors qu'elle tente de s'adapter tant bien que mal à cette vie qu'on lui impose, où elle n'a pas son mot à dire, les difficultés s'enchaînent sans lui laisser de répit, sans issue qui lui convienne.
Se plonger dans ce roman, c'est s'engager dans un récit dur, qui ne ménage pas le lecteur
Il peut bouleverser par la réalité dans laquelle vit Ayako, mais il reste un excellent ouvrage qui marque les esprits.
