La clef
0«1er Janvier.
Désormais, je noterai dans ce journal tout ce qu’hier encore j’hésitais à lui confier.»
Titre : La clef – La confession impudique
Auteur : Junichirô Tanizaki
Genre : Épistolaire, Vie conjugale
Éditeur : Folio
Nombres de pages : 208 Pages
Prix : 7€50
Date de sortie : Mars 2003
Résumé :
Un respectable professeur d’université, à l’âge du démon de midi, ne parvint plus à satisfaire sa jeune femme dotée d’un tempérament excessif. Après avoir essayé divers excitants, il s’aperçoit que la jalousie est un incomparable stimulant. Chacun des deux époux tient un journal, sachant très bien que l’autre le lit en cachette…
Informations sur l’auteur :
Junichirô Tanizaki est né à Tokyo en 1886.
Connu en 1910 grâce à la sortie de sa première nouvelle «Le tatouage», encore étudiant, il s’engage dans une voie littéraire, publiant ainsi de nombreux récits qui s’inspirent de l’Occident et d’une Chine exotique.
Il publiera de nombreux écrits qui seront récompensé «Le goût des orties»en 1928, «La vie secrète du seigneur de Musashi» en 1931 ou encore «Journal d’un vieux fou» en 1961.
En 1965, Junichirô Tanizaki s’éteint.
Chronique de Lalaa
Qui a déjà lu le journal intime de quelqu'un d'autre ? Pas besoin de le dire, car la personne concernée le sait déjà.
Quand un auteur nous permet de rentrer dans la vie privée d'un couple, il y a deux choix possibles, laisser passer l'offre, ou foncer !
Si vous lisez encore cet avis, c'est que comme moi, vous voulez foncer !
Nous entrons donc dans l'intimité d'un couple, et commençons ce périple dans le journal de l'homme, il est professeur d'université et a la cinquantaine.
La première phrase du roman《Désormais, je noterai dans ce journal tout ce qu'hier encore j'hésitais à lui confier.》sous entend tout de suite le sujet du roman, elle met en condition le lecteur et l'averti de ce qu'il va y inscrire.
Cela nous indique également la date, le 1er janvier, cela nous situe dans l'espace temps du roman.
Bien entendu nous n'avons pas le rendu de chaque jour, et rapidement nous jonglons entre le journal de l'homme et celui de sa femme Ikuko.
La mise en forme du roman devient intéressante à partir du moment où Ikuko se met à écrire.
La typologie est différente selon qui écrit, ce qui permet de situer très simplement quel journal nous lisons.
Au fur et à mesure que nous entrons dans la vie du couple, et que le temps passe, nous en savons plus sur leur vie intime, sur leurs envies divergentes, ce qu'ils aiment mais aussi ce qu'ils détestent.
Nous faisons également face à une relation presque malsaine, avec leur fille qui ne veut que le bonheur de sa mère, poussant cette dernière vers le pêcher.
Ils se répondent à travers leur journal, pensant mutuellement que l'un lit le journal de l'autre, sans jamais en être sûr.
Le journal a une place de psychologue, ils y écrivent ce qu'il ne peut être dit.
L'auteur met en avant l'arrivée du style vestiaire occidental au Japon et à la confusion que cela peut créer au sein du couple mais surtout dans l'esprit traditionaliste de la femme.
Pour l'homme le ressenti est ferme, une femme en kimono est de loin le plus beau appareil vestimentaire.
Cela nous mène à la découverte du pouvoir de l'alcool et celui de la jalousie sur leur vie sexuelle.
A ce qu'ils considèrent comme positif et ce qu'on découvre comme négatif.
L'un ne pouvant aller sans l'autre, jusqu'où seront-ils prêt à aller pour assouvir leurs plaisirs ?
Je vous laisse le découvrir !
Belle découverte du genre. Une première expérience de roman érotique, mais peut-être pas la dernière.