Le son des morts

Delcourt Tonkam propose régulièrement des titres à la fois beaux et durs. Le son des morts en fait parti.

On y retrouve un professeur tourmenté par la mort de sa femme, qui a depuis toujours la capacité de voir l'ancienne apparence de certains lieux, où des personnes ont connu la mort. Yato Tsurumi porte des lunettes pour éviter de voir sans cesse ces scènes, à la fois tristes, horribles et poétiques malgré tout.

La scène d'ouverture nous montre cet homme, en train d'observer les réminiscences de son ancienne maison, où il vivait avec la femme qu'il aimait. Malgré cette vision, qui n'apparaît normalement qu'en cas de décès d'une personne, il ne peut s'empêcher d'espérer retrouver sa femme un jour. Ce récit montre à quel point le deuil est difficile, lorsqu'il n'y a pas de preuve physique, de corps auquel se rattacher.

Il va alors rencontrer Ima Hayabuchi, une collégienne qui a elle aussi un don étrange : celui d'entendre les sons des morts. La jeune fille, apeurée par les bruits qu'elle entend, s'est renfermée sur elle-même. Quant à Kari, l'un des élèves de Yato, lui aussi semble cacher quelque chose. Ces trois personnes ont toutes perdu un être cher. Chacun se sent responsable d'un mort. Avec leurs étranges pouvoirs, réussiront-ils à s'entraider ?

Le son des morts est un récit rempli de tristesse, qui aborde la mort et la perte d'une façon poétique et mélancolique. Il montre malgré tout que l'espoir et les souvenirs heureux ne devraient pas disparaître, mais au contraire être chéris.

Les graphismes retranscrivent parfaitement l'ambiance particulière du récit : la tristesse des visions du professeur, l'angoisse d'Ima qui entend tous ces sons, le vide ressenti par Kari,... L'auteur réussit parfaitement à faire passer ces émotions.

Le son des morts est donc un beau manga, qui pousse à la réflexion. Il reste assez dur, et ne plaira pas à tout le monde, mais c'est un très bel ouvrage que j'ai beaucoup aimé.