Géantes

Quand une française s'empare de la littérature japonaise pour en faire un roman, ça nous donne un roman rempli de poésie, de Japon, mais aussi de femmes..
Et le mélange n'est que plus savoureux !

Géantes, c'est l'histoire de Laura, comptable dans l'entreprise de son mari, et discrète passionnée de littérature japonaise depuis l'enfance.
Mais aussi le journal intime de notre auteur, Murielle Magellan.
Ce mélange, pourtant déroutant lors des premiers chapitres, m'a très vite apparu comme indispensable et très complémentaire.
Les liens se font rapidement entre nos deux héroïnes, et je comprends de mieux en mieux les choix de l'auteur au niveau scénaristique, mais aussi la profondeur du roman et du message qu'il a à passer.

Même s'il faut avouer que ça n'a pourtant pas été simple d'accepter d'être coupé au beau milieu d'un récit, où Murielle Magellan sait mettre un suspense d'un chapitre à l'autre.

Le roman tourne autour de la place de la femme au sein de la société, du couple, du travail..

"Sa femme n'est plus une rose dans un vase dont il faut prendre soin, elle est cette plante dans ce jardin, arrosée par les pluies, qui appartient à sa maison, certes, mais trouve sa force seule et éclot sans rien demander à personne. Ou presque. Fragile, mais autonome."

L'image qu'on a d'une femme, ici de sa propre épouse, est-elle vraiment le vrai visage de cette femme que l'on est censé connaître par cœur ?

Au fur et à mesure que Laura grandit, sa place en temps qu'être humain prend de plus en plus de place également.
Sa personnalité se développe mais aussi sa passion, ses envies, ses joies, ses tristesses, son épanouissement en temps que femme, tout son être entier grandit, se transforme en même temps que sa taille.

C'est un roman qui aborde le féminisme presque subtilement, il fait grandir le lecteur au rythme de son personnage, quitte à parfois nous bousculer un peu.