Stage S – Tome 1

Stage S s’ouvre sur une idée forte : un lycéen ordinaire meurt… puis revient à la vie, lié à un serpent blanc qui lui impose une mission et un compte à rebours. Dès les premières pages, le manga installe un mélange subtil entre vie quotidienne, fantastique et tension surnaturelle, sans en faire trop. L’ambiance est calme, presque feutrée, ce qui crée un contraste intéressant avec la gravité du sujet. La construction est maîtrisée : le cliffhanger final fonctionne très bien et donne envie de poursuivre.

Meguru, en tant que protagoniste, se distingue par sa manière d’accueillir l’annonce de sa mort avec un recul étonnamment lucide. Ce choix lui confère une identité singulière, mais peut aussi le rendre légèrement distant, notamment après sa fusion avec le serpent blanc, où l’on aurait pu attendre davantage de tension intérieure ou d’élan émotionnel. La romance d’enfance apporte une douceur notable, mais reste encore peu creusée à ce stade.

Ce sont finalement les personnages secondaires qui captent l’attention : ils apportent une densité, une énergie et laissent clairement entendre que leurs rôles prendront de l’ampleur dans les volumes suivants.

Visuellement, le manga dégage un charme old school : personnages expressifs, silhouettes simples, décors très minimalistes. Des fonds noirs ou blancs dominent, ce qui peut parfois donner l’impression d’un manque de profondeur visuelle.

La lecture reste toutefois agréable, soutenue par une édition soignée. Le premier tirage propose une jaquette exclusive, et les deux scènes bonus humoristiques en fin de tome offrent une respiration légère après la tension du récit.

Ce premier tome ne cherche pas à tout dévoiler. Il prépare. L’essentiel se joue dans ce qui est posé ici : ambiance, rythme, dynamique relationnelle. La question, maintenant, c’est ce que la suite va en faire.