Histoires Courtes – Recueil de nouvelles

Histoires courtes est un recueil de nouvelles publiées chez l’éditeur Shogakukan. Les nouvelles sont variées et explorent toute sorte d’imaginaire autour de l’horreur. Junji Ito y interprète des œuvres de Edogawa Ranpo ou Robert Hichens, ou challenge sa propre imagination (meurtres de masse, folie et beauté, monstres ou phénomènes étranges) avec un certain art de la forme. Une surprise se glisse cependant au fil de ces nouvelles, une autobiographie du maître autour de sa passion pour l’horreur et pour Kazuo Umezu. 

Mon expérience de lecture fût celle d’une néophyte, mon premier Junji Ito est presque également une découverte de l’horreur. L’amatrice du shōjo que je suis semble bien loin de sa zone de confort, et pourtant Junji Ito a fait ses armes dans un magazine de shōjo spécialisé dans l’horreur. C’est une bonne occasion de nous rappeler que le shōjo ne se restreint pas aux romances lycéennes, et pousse les portes de tous les genres ! Cela en tête, je me suis attardée sur certains détails lors de ma lecture. Au cœur de planches maîtrisées et lisibles se trouvent des personnages qui réagissent face à des événements insensés, monstrueux ou emprunt de folie. Junji Ito prend le temps de nous faire comprendre leur état d’esprit en quelques phrases ou expressions avant l’arrivée d’un événement traumatique. Leurs réactions lorsqu’ils y font finalement face s’en trouvent, selon moi, plus impactantes. Le quotidien se mêle à l'absurde de l’horreur… C’est dérangeant car parfois si proche de notre réalité. De plus, j’ai également trouvé que certaines histoires étaient vraiment surprenantes et nous restent dans la tête. On se demande parfois d’où peuvent venir toutes ces idées quand nous ne sommes pas habitués. 

Pour conclure, lire Histoires courtes c’est suivre l’exploration de Junji Ito dans le genre de l’horreur sous toutes les formes qui peuvent exister, et des nouvelles qui sont appuyées par une réelle maîtrise de l’art de la BD avec des dessins nets, lisibles et harmonieux jusqu’à ce qu’ils soient bouleversés par l’imaginaire imagé de la folie.