dimanche 8 septembre | 01:26

Exit les gothic lolita, le streetwear prend d’assaut le Japon !

1

Si votre image de la mode de rue japonaise vous renvoie à un style excentrique, des robes de soubrette ou des color girls de Harajuku, je suis au regret de vous annoncer que ces styles sont malheureusement en fin de vie depuis déjà une dizaine d’années. Le style favori des japonais ? Le casual d’Uniqlo qui domine les rues japonaises. Mais récemment, avec les tendances Y2K et le retour en masse des pantalons cargos et baggys, le style streetwear gagne du terrain.

Crédit : WEGO

La fin de la Harajuku fashion?

 

Harajuku, un quartier jeune et populaire de la ville de Tokyo est devenu le hub des styles japonais dans les années 80. Grâce aux magazines de mode de rue FRUiTS, KERA, CUTiE et Zipper des années 90, le monde découvrait des styles extrêmes comme le gothic lolita, sweet lolita ou decora : la Harajuku fashion.

Le monde découvrait des styles extrêmes de la Harajuku fashion.

Aujourd’hui, ces magazines n’existent plus et la phrase choc du photographe Aoki Shoichi “les jeunes stylés ont disparu” a marqué les esprits. Ces jeunes “stylés” ont en fait délaissé le quartier de Harajuku devenu trop touristique et de nouvelles modes ont émergé : les menhera (autour des symboles de la santé mentale) ou yami kawaii (un mélange de mignon et dark). Cependant, ces nouvelles tendances n’atteignent pas le phénomène mondiale des Harajuku Kids. En effet, à l’époque, ces jeunes se retrouvaient le week-end dans le même quartier et beaucoup s’habillaient dans l’espoir d’attirer l’attention. Ces attroupements de groupes de mode différents étaient bien plus impressionnants et il était facile de voir et de juger des modes du moment. Mais en questionnant les jeunes japonais de nos jours, on se rend compte que l’homogénéité et l’envie de se fondre de la masse sont bien plus forts.

 

 

Du casual au streetwear, il n’y a qu’un pas.

 

Les vêtements casual des mastodontes de fast fashion de Uniqlo et de sa sœur, GU dominent le marché car ils sont faciles à porter et n’attirent pas l’attention.

Style casual/ crédit WEGO

Style casual/ crédit WEGO

Les japonais sont très friands du style casual et de ses sous genres déclinés à l’infini : otona casual (casual adulte), kawaii casual (casual mignon) casual girly etc… il y en a pour tous les goûts ! Ainsi pour se démarquer un peu, on peut adopter le style streetwear qui apparaît comme une option plus mode et pointue. Le streetwear japonais est en fait une version plus jeune et tendance du casual.

Style streetwear/ Crédit : WEGO

Les japonais ont déjà certaines prédilections à être attirés par le style street parce qu’ils préfèrent en général les vêtements larges à ceux moulants.

Le hakama, un vêtement traditionnel japonais est un pantalon large plissé.

Le hakama porté de manière traditionnelle / crédit : kimono hearts

Il peut encore se porter aujourd’hui en le détournant de façon moderne.

Le pantalon traditionnel hakama peut se porter de façon moderne

Au Japon, porter des vêtements de streetwear ne veut pas forcément dire que vous écoutez du rap ou hip hop ou que vous êtes un skater. Cependant le B-kei, lui a un lien direct avec le le hip hop et le breakdance.

Le B-kei est étroitement lié au hip-hop

B-kei VS street-kei

 

Le Street-kei, comme son nom l’indique, vient de la rue, du je- m’en-foutisme des jeunes pour qui la priorité est de porter des vêtements confortables. On veut être à l’aise en mettant des vêtements plus larges et souvent trop grands (oversize). Le style streetwear est aussi unisexe, les filles street-kei peuvent porter des vêtements hommes par exemple. La silhouette basique est large en haut et large en bas. 

La silhouette basique du streetwear est large en haut et large en bas

En revanche, le B-kei, un sous genre du street, est étroitement relié au hip hop et au breakdance. On porte des vêtements baggys pour pouvoir danser ou pour montrer le style musical que l’on aime. Les B-girls portent des hauts moulants ou courts pour montrer leur ventre, en les associant à des baggys et des baskets. 

Les Bgirls portent des hauts moulants ou courts

Leur coiffure est inspirée de la culture afro-américaine avec des tresses ou des boucles serrées. Le maquillage est prononcé et tiré ses inspirations de la culture gyaru des années 90/2000.

Les b-girls s’inspirent de la culture afro-américaine et la mélange au style gyaru

Comment porter le style Streetwear 

 

La silhouette type du style street est large. Pour cela on va porter des vêtements oversize et baggy. Une bonne ligne de mire est de ne pas utiliser plus de trois couleurs.

Le look souvent adopté au Japon est : blanc en haut, noir en bas ou denim avec une touche de couleur dans l’accessoire (bonnet, casquette ou baskets).

 

Pour les filles qui veulent une touche de féminité, les magazines japonais recommande de privilégier le blanc car il aide à donner bonne impression.

Si vous êtes un novice du streetwear, une tenue composée de sweats, hoodie ou t-shirt oversize, en fonction de la saison, associé à un jean baggy est un bon début !

Où acheter des vêtements streetwear au Japon : WEGO

 

Outre les grandes marques internationales comme Nike, Adidas, Supreme ou Stüssy, une boutique japonaise du nom de WEGO, liée à la Harajuku fashion est très populaire auprès des jeunes.

La boutique WEGO est très populaire auprès des jeunes

On y trouve des vêtements unisexe, du style B-kei, streetwear mais aussi du girly ou casual pour des prix abordables. 

 

La préférence des Japonais pour les vêtements de style casual et le retour à la mode du Y2K (années 2000) ont pavé le chemin du streetwear qui a rapidement pu être adopté.

 

A propos de l'auteur

Passionnée par la mode, la sociologie et le Japon, j'ai une licence en langue et civilisation japonaise. Après avoir vécu 3 ans à Kyoto et Osaka en tant qu'étudiante et model, j'ai travaillé en France dans le milieu du luxe (Louis Vuitton, Dior, Isabel Marant, Paule Ka…). Mais le Japon me manquait tellement que j'y suis retournée en 2019 ! J'habite maintenant près de Kobe, dans la région du Kansai où j'ai repris mon activité de model. J'ai rejoint l'équipe de Japan Glossy en juillet 2021.

Un commentaire

  1. Je pensais que la mode colorée de Harajuku, même si changeante, faisait partie intégrante de la culture jeune du Japon ! C’est dur d’imaginer que ce côté s’efface. Je prends un coup de vieux

Laisse un commentaire :-)